Autonomie (13) savoir identifier les entourloupes

“Diviser pour mieux régner”

Tout est séparation ! L’unité est brisée, même la nature nous semble étrangère au point que l’on souhaite la préserver dans une relation contre-nature !  Ce “séparer” omniprésent nous éloigne et nous isole.

Comment en sommes nous arrivé là ; alors que nous sommes nature par essence (et par naissance) ? La chute dans le matérialisme nous a fait citoyen de la société du spectacle marchand. Je laisse à Francis Cousin l’art de disserter à ce sujet. Mais dans le milieu “bobo permaculteur” dans lequel j’évolue souvent, j’essaye de réconcilier des êtres à la fois très proches et éloignés. Je prends souvent exemple d’une vidéo d’un paysan qui fait des fromages de chèvres. Il est assez critique sur l’agriculture bio. Les médias, la morale “bobo/écolo” voudrait le faire passer pour un pollueur, un adversaire de la nature. Même si j’ai des petites divergences avec lui, je me sens plus proche de son action que de celles des “bobo/écolo” qui dans une ville inféconde cherchent à culpabiliser les autres dans une énumération idéologique. Cet éleveur bourguignon est dans l’action, dans le contact permanent avec la nature. J’ai de la sympathie pour son action, mais on cherche à nous affronter ! Il est probablement plus efficace pour les hommes de pouvoir de transformer un conflit vertical (entre les pauvres et les riches, les non-propriétaires et les propriétaires, les citoyens et les hommes de pouvoir, les exploités et les exploiteurs) en un conflit horizontal. Ainsi le mouvement des gilets jaunes contre l’oligarchie a été canalisé et transformé en un conflit entre gilets jaunes et forces de l’ordre. On laisse deux classes au même niveau social se battre, histoire de les occuper…

Le barrage de Sivens dans la vallée du Tescou est un exemple emblématique : les zadistes sont-il si opposés aux agriculteurs. Dans les faits, oui ! Mais dans les cœurs ? Comment se fait-il que les jeunes soient si remontés contre la force besogneuse des paysans ? Comment cette opposition a-t-elle été fomentée ? A force de dénigrement, de stigmatisation l’agriculteur est devenu un ennemi. Certes, l’agriculture moderne n’est pas toujours respectueuse de l’environnement. On accuse les agriculteurs de piller les ressources naturelles et d’apauvrir les sols. Mais faut-il pendre le voleur ou celui qui le force à le devenir ? Comment ces jeunes ont-ils développé une opinion aussi hostile envers ceux qui travaillent encore la terre, qui les nourrient ? Un zadiste ne devrait-il pas être plus proche de n’importe quel paysan plutôt que de l’élite qui les manipule ? Le bobo enfermé dans sa tour, travaillant devant l’ordi toute la journée n’est-il pas un homme en souffrance ?  Comment vivre arraché de la terre, arraché de nous même ? Il vient probablement grossir le rang des écologistes. Mais peut on ranger son amour absolu de la nature dans un parti politique ? Est-ce normal de déléguer cet amour inconditionnel de la nature à un parti politique ? Où est-ce que ce parti va nous amener ? Lorsque l’on voit les investissements réalisés dans les think tank, partis politiques et ONG ; on constate que les élites ont un intérêt à tenir le gouvernail. Car la main qui donne est au dessus de la main qui reçoit. Soros ne manœuvre-t-il pas dissimulé pour diviser, séparer les petits gens afin de consolider son pouvoir ?

Avoir conscience de son ignorance

Je pense que nous devons nous questionner sur toutes les informations que l’on ne peut pas vérifier. Les écrans de télé déversent une information consensuelle ou règne une fausse sensation de pluralité et d’objectivité. Mais les gens ne gobent pas tout heureusement. L’inconscient collectif se dresse contre ces mensonges ressassé en boucles.

Le jardin est un formidable champs d’investigation. Chaque expérience, chaque observation nous rappellent que les interactions sont infiniment riches et fécondes. Le jardin n’est-il pas le théâtre magique où l’on peut se défaire de son conditionnement ? En contact avec le réel, non dissimulé et entier, le jardin nous ouvre des horizons nouveaux.

Pourquoi donc opposer systématiquement les pratiques agricoles ? Pourquoi être en permanence dans le jugement ? Si on gratte un peu la terre devient-on pour autant un “violeur de Gaïa” (comme le clamait un célèbre permaculteur dans une conférence) ?

Ne faudrait-il pas au contraire, observer en dehors des schémas, avec un regard curieux et aimant tous ces itinéraires techniques de ceux qui côtoient tous les jours la nature. Et ne faut-il pas avoir également un regard bienveillant vers nos frères parqués dans des tours et dont la ville a fait des prisonniers ?

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