Porte-greffe ?

Vos expériences d'acclimatation d'agrumes
lazzaret
Messages : 222
Enregistré le : mer. sept. 01, 2021 3:21 pm

Porte-greffe ?

Message par lazzaret »

Bonjour.

FA5...carrizo...4475...bigaradier...volkameriana...poncirus...et j'en passe...beaucoup de porte-greffe mais combien réellement développés pour la France (et accessoirement en France) ?

Vincent DX
Messages : 32
Enregistré le : sam. avr. 23, 2022 7:54 pm

Re: Porte-greffe ?

Message par Vincent DX »

L’Inrae développe le Fhlorag1 mais difficile d’avoir l’autorisation de le tester pour les particuliers pour le moment ;)
Le C35 est français (Corse) il me semble.

jeanlouis64
Messages : 31
Enregistré le : jeu. sept. 08, 2022 9:05 am
Localisation : Bayonne
Contact :

Re: Porte-greffe ?

Message par jeanlouis64 »

Bonjour messieurs
Les pg les plus couramment utilisés en france sont ; poncirus, bigaradier, volkameriana, citrumelo 4475 par rapport aux différents types de sols rencontrés. J'avais lu ça dans une revue, mais je ne sais plus laquelle
Le C35 a été obtenu en Californie
J'ai jamais entendu parlé de ce pg ( Fhlorag1 ) . Pourrais tu Vincent DX envoyer un lien. Merci

lazzaret
Messages : 222
Enregistré le : mer. sept. 01, 2021 3:21 pm

Re: Porte-greffe ?

Message par lazzaret »

Ce Fhlorag1 est il développé dans la structure de recherche corse ? je demande parce que je ne sais pas comment ils peuvent travailler sur un PG rustique au froid, surtout si humide, alors que le climat corse interdit de fait ce genre d'expérimentation transposable à une majorité du territoire français.

Je me permets d'élargir un peu le sujet. Est ce que des travaux, à vos connaissances sont réalisés sur l'amélioration de la résistance au froid des satsumas ? je devine qu'ils feraient des PG particulièrement adaptés. Accessoirement, quel est à votre connaissance le cultivar de mandarinier le plus résistant au froid, enfin le ou les mandariniers les mieux adaptés au froid.

Benoit30
Site Admin
Messages : 736
Enregistré le : mer. août 05, 2020 2:51 pm

Re: Porte-greffe ?

Message par Benoit30 »

lazzaret a écrit :
mer. nov. 30, 2022 11:51 am
Bonjour.

FA5...carrizo...4475...bigaradier...volkameriana...poncirus...et j'en passe...beaucoup de porte-greffe mais combien réellement développés pour la France (et accessoirement en France) ?
Dans cette revue horticole, on évoque la "découverte" du Poncirus comme porte-greffe résistant au froid.
Notez que le terrain ardéchois de Couderc était calcaire...

extrait : https://www.persee.fr/docAsPDF/jatba_03 ... 5_1466.pdf
Couderc G. La création d'Agrumes résistant au froid. In: Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale, 2ᵉ année, bulletin n°15, novembre 1922. pp. 617-627;

Lexique :
Aurantiacées = rutacées
Triptera = poncirus

Les résultats déjà obtenus sont extrêmement remarquables. Il
semble déjà acquis que les Orangers Satsuma et Unshu greffés sur
Triptera peuvent vivre en pleine terre, non seulement dans la zone
de l'Olivier mais aussi dans les jardins bien ensoleillés du littoral
ouest de la France, Bretagne, Gotentin, et même Anjou, enfin partout
où ne gèle pas Y Acacia dealbata, vulgo Mimosa
Les Aurantiacées se classent habituellement comme résistance au
froid dans l'ordre suivant, en série décroissante : Pamplemoussier,
Bigaradier, Oranger, Mandarinier, Citronnier, Cédratier.
. Les expériences de M. Couderc ont montré que les différences
individuelles, même pour le groupe spécial des Orangers du Japon, en
majorité très résistants, priment de beaucoup la résistance spécifique.
La méthode pour obtenir des types résistants consiste donc à semer
en pleine terre un grand nombre de pépins d'Orangers, Mandariniers
et autres Citrus. Dès que surviennent des gelées rigoureuses la
plupart des sujets sont éliminés par le froid.
Une première sélection s'opère ainsi. Les sujets qui ont résisté sont
ensuite greffés sur Citrus trifoliata (vulgo Triptera). Ils acquièrent
ainsi un nouveau degré de résistance et M. Couderc estime que sur ce
porte-greffe l'Agrume peut supporter un froid de 5° plus bas que s'il
était franc de pied.
C'est un pépiniériste d'Alais (Gard), M. Tabut, qui eut le premier
l'idée, vers 1860, d'employer le Triplera comme porte-greffe afin
d'obtenir des Citronniers et des Orangers supportant de plus basses
températures.

Cet horticulteur cultivait en bac de nombreux Orangers et
Citronniers greffés sur Triplera et certains étaient âgés de plus de 50 ans, ce
qui démontre que les greffes d'Agrumes ont une grande durée sur ce
porte-greffe.
Son jardin était situé au bord du Gardon où les gelées blanches
sont très fortes, de sorte qu'il n'avait pu maintenir en pleine terre les
Citrus greffés sur Triplera.
Il ne cultivait du reste que le Citronnier, très sensible au froid et
une variété d'Oranger doux, de bonne qualité, mais également fort
peu résistant au froid.
M. Couderc possède aujourd'hui une riche collection de Mandariniers,
Orangers, Citronniers, Pamplemoussiers, etc., dus en grande partie
à la libéralité de M. le Dr Trabut, Directeur du Service botanique d'Alger.
Les premiers pieds greffés sur Triptera ont déjà seize années
d'existence et ont supporté trois grands hivers.

Les Agrumes originaires du Japon ont été plus particulièrement
l'objet de ses expériences.
En premier lieu on doit citer l'espèce pure Citrus japonica Thunb.
qui normalement & de très petits fruits ronds et sa variété Kum-Kat à
fruits plus gros, pyriformes, et d'une résistance générale très élevée.
Les fruits sont bons à manger, à peau douce et parfumée et à chair
incolore, sucrée et acidulée. Ils sont très supérieurs « aux Chinois »
pour la confiserie.
Le Citrus japonica est remarquable par ses fleurs très petites,
en bouquets axillaires sur les vieilles branches et même sur le tronc
et non cantonnées sur les pousses de l'année comme celles des
autres Citrus. Elles s'épanouissent en juillet-août et non en mai
comme la plupart des Agrumes. Les feuilles très spéciales ont les
nervures complètement noyées dans le parenchyme, alors quelles sont
saillantes dans les feuilles de toutes les autres espèces. L'embryon est
vert-pistache comme dans le Mandarinier.
En second lieu c'est aux Orangers du Japon dits Satsuma et
Unschu que M. Couderg a donné toute son attention. Il a obtenu des
résultats très remarquables que nous avons déjà signalés (/?. J5. A.,
n° 9). Nous avons regardé ces plantes comme étant des hybrides
d'Oranger et de Mandarinier, mais M. Couderc pense que ce sont
plutôt des hybrides de C. japonica et de C. Aurantium. Les fruits ont la
forme aplatie aux pôles et la pelure non adhérente à la pulpe comme
dans les mandarines, mais un parfum très différent et spécial. La chair
des fruits est douce, fondante, très parfumée, surtout dans le Unschu,
mais le- parfum est très différent de celui des mandarines et l'embryon
n'est pas vert-pistache comme dans ces derniers fruits; les pépins sont
du reste presque constamment avortés.
Les plants de ce groupe, francs de pied, supportent de 9 à
10 degrés C. au-dessous de zéro, et greffés sur Triplera jusqu'à - 14°.
Les fruits gèlent entre - 7° et -8° et les feuilles sont grillées vers
- 12°: mais les branches sont intactes jusqu'à - 14°, température
qui n'a pas été dépassée à Aubenas depuis le début des expériences.
Le Satsuma greffé sur Triptera reste toujours nain ; il est rare
qu'il dépasse 1 m. 50 de hauteur, mais il est très fertile, il produit
tous les ans : certaines branches sont littéralement chargées de
fruits. Unschu paraît au contraire devoir devenir un grand arbre.
Unschu et Satsuma mûrissent en décembre, mais leurs fruits peuvent
être consommés encore tout verts, dès octobre pour les fruits les plus
avancés. Ils ont alors une saveur plus acidulée mais sont très mangeables
ainsi que nous l'avons constaté à Aubenas dès le 1er octobre.
L'Oranger ordinaire [Citrus Aurantium) dans les pieds de semis
sélectionnés par le froid, d'après la méthode qui sera exposée
plus loin, présente une fois greffé sur Triplera, une résistance
au froid au moins égale à celle des japonais Satsuma et Unshu.
Quelques-uns font en outre d'excellentes Oranges : Ils se mettent
d'ailleurs à fruit dès 6 à 7 ans de greffe, tandis que l'Oranger de semis
franc de pied met, en France, d'après Decaisne et Naudin, de 50 à
75 ans avant de fructifier !
Les Orangers résistants au froid, trouvés par cette méthode de
sélection, sont assez nombreux, mais jusqu'ici tous sont épineux et à
maturité plutôt tardive. Or le problème de la culture pratique de
l'Oranger sous le climat de l'Olivier consiste à avoir des variétés
précoces qui, comme Unshu et Satsuma puissent mûrir leurs fruits avant
les grands froids de fin décembre et janvier. Il en existe déjà une
que M.Couderc appela Oranger Roche, très fertile mais à fruits petits
et de qualité assez médiocre. Dans le but d'en trouver de meilleures,
M. Couderg a hybride Satsuma et Unshu par de grosses et bonnes
Oranges ayant d'ailleurs une certaine résistance au froid : Japha,
Washington-Navel, lmperiali ; les pieds de semis de ces hybrides
sont en général non épineux.
Comme Mandariniers, en outre des variétés sélectionnées par le
semis, toutes très épineuses, une variété que M. Couderc appelle
Mandarine de Grimaud est remarquable par sa résistance au froid.
Alors que la gelée du 17 décembre 1919 a gelé jusque rez terre à
Grimaud (Var) tous les mandariniers, cette variété est restée intacte.
De même un peu partout dans le Var et les Alpes-Maritimes jusqu'aux
portes de Nice. Elle y est d'ailleurs rare et par pieds isolés. A
Aubenas elle est aussi très résistante, même franche de pied. Elle est très
fertile, à fruits très gros, mais peu sucrés et peu parfumés, du moins
à Aubenas. Elle se distingue au premier coup d'œil par ses feuilles
révolutées. Clémentine a aussi une résistance notable.
Aucun Citronnier^ soit des variétés cultivées, soit des nombreux
semis faits par M. Couderc, n'est résistant au froid, sauf le Rough
Lemon de l'Inde à petit fruit et peau épaisse et grossière, forme sauvage
qui sert de porte-greffe en Floride. Une variété d'Espagne,
le San Geronimo, présente une certaine résistance : son fruit est de qualité
médiocre.
Des graines de Pamplemousse reçues de Changhaï, grâce à
l'amabilité de M. Pierre Viel envoyé en mission Séricicole en Chine, ont
donné des pieds de semis qui paraissent tous d'une grande résistance
au froid. Les Pamplemousses, à feuilles parfois comme trilobées,
sont d'ailleurs cultivées en plein air à Changhaï, dont le climat n'est
pas plus tempéré que celui d'Aubenas. On y cultive aussi en plein air
les Kum-Kat. En serre y est cultivée une curieuse Aurantiacée, stérile,
mais à calice devenant charnu : les fleurs servent, paraît-il, à
aromatiser le thé. Malgré les emballages les plus divers et les plus ingénieux,
les boutures envoyées par M. Viel sont parvenus à Aubenas sèches ou
pourries.
Quant aux Citranges et Limonanges (hybrides de Triplera et
d'Orangers et de Citronniers) obtenus les uns par M. A. Bernard deMontauban,
les autres par MM.Weber et Swingle deWashinglon, M. Couderc
en cultive dans son jardin plusieurs formes qui résistent
remarquablement aux gelées. Ils sont plus robustes que les Japonais greffés et
même que le Triplera franc ; ils se couvrent chaque année de
nombreux et beaux fruits, ayant chez certaines formes la dimension d'une
orange ordinaire, mais suivant M. Couderc ce sont des fruits
immangeables « le Triplera y apportant une amertume et un goût vireux
insupportables, même dans les hybrides qui n'en contiennent qu'un
quart de sang. »
En entreprenant ses expériences, M. Couderc ne s'est pas
exclusivement préoccupé de la production des fruits. Il conseille aussi de greffer
sur Triplera les Bigaradiers à parfum : on aura ainsi des orangeraies
insensibles au froid, en arbres bas, faciles à cueillir et d'une
extraordinaire floribondité. On constate en effet que dès la troisième année de
greffe, Mandariniers, Orangers et Bigaradiers se couvrent de fleurs,
tout en restant de taille basse puisque le Triplera a pour effet de
naniser les Citrus greffés sur lui.
Déjà en Algérie on emploie couramment le Triplera comme portegreffe
concurremment avec le Bigaradier, à cause de son
insensibilité à la gommose du pied. M. Couderc voudrait voir aussi l'emploi
de Triplera se généraliser, à la Côte d'Azur comme porte-greffe des
Bigaradiers à parfum. Les calamités comme la gelée du 17 décembre
1919 qui a ravagé les plantations de Citrus des Alpes-Maritimes de
telle sorte qu'on ne récoltera plus de fleurs d'Orangers pendant
plusieurs années (sauf dans la zone Villefrancbe-Menton) seraient ainsi
évitées.
On voit que les expériences que poursuit inlassablement M. G.
Couderc sur les Agrumes ont une réelle portée économique. Les résultats,
sans avoir l'importance de ceux qu'il a obtenus dans la création d'hybri-
des porte-greffe et de Vignes résistant aux maladies, d'un emploi
courant aujourd'hui comme producteurs directs méritent pourtant de
retenir l'attention des praticiens puisqu'ils permettent d'entrevoir la
culture des Orangers à bons fruits dans les jardins d'une partie de la
France et que d'autre part ils prouvent que les Bigaradiers à fleurs
peuvent être cultivés sur toute la Côte d'Azur, sans avoir à souffrir de
la gelée, à condition d'être greffés sur Triplera.
Aussi nous croyons utile de reproduire ci-après intégralement la
partie de l'article de M. G. Couderc publié dans la revue La Parfumerie
moderne dirigée par M. J. Gattefossé (numéro d'août 1922) qui
concerne la technique suivie pour l'obtention des Agrumes résistant
aux gelées.

Benoit30
Site Admin
Messages : 736
Enregistré le : mer. août 05, 2020 2:51 pm

Re: Porte-greffe ?

Message par Benoit30 »

jeanlouis64 a écrit :
jeu. déc. 01, 2022 7:24 pm
J'ai jamais entendu parlé de ce pg ( Fhlorag1 ) . Pourrais tu Vincent DX envoyer un lien. Merci
https://agritrop.cirad.fr/560521/1/document_560521.pdf
Extrait :
Un fait marquant a concerné plus particulièrement l’allotétraploïde FHLORAG1 : franc-de-pied, il s’est montré
plus résistant au stress que tous les autres génotypes, qu’ils soient diploïdes ou
autotétraploïdes (cf Art.2). Cependant, toujours comparé aux autres génotypes, il a été le plus
sensible lorsqu’il a été utilisé comme porte-greffe. Par conséquent, la tolérance au stress salin
du FHLORAG1 pourrait d’avantage être liée aux spécificités de ses parties aériennes que à
celles de sa racine (cf § 4.3.1.). Les feuilles du FHLORAG1 arborent un vert très foncé,
évoquant de fortes concentrations en chlorophylle. Ces observations laissent penser que la
tolérance du FHLORAG1 au stress salin serait liée à une meilleure protection de la
machinerie cellulaire des feuilles. Plus particulièrement, les réactions associées à la
photosynthèse bénéficieraient d’une meilleure défense contre les ROS générés sous l’effet du
stress, que se soient en empêchant leur formation ou en améliorant la détoxication. De
nouvelles études sous contrainte saline, prenant en compte l’activité des enzymes de
détoxication au niveau des parties aériennes, seraient à envisager concernant le FHLORAG1
(greffés et non greffés). L’activité et l’expression génique des mêmes enzymes que celles
exposées dans l’article 2 et 3 pourraient être analysées lors de cette étude. Le péroxyde
d’hydrogène (H2O2) est un bon marqueur pour estimer la famille des ROS car il est, parmi la
famille des ROS, le plus stable, et donc le plus facile a détecté. Des dosages de péroxyde
d’hydrogène pourraient également compléter ce travail dans le but de déterminer le niveau de
synthèse des ROS au niveau des feuilles. Bien que les qualités adaptatives du FLHORAG1
franc-de-pied vis-à-vis de différents stress abiotiques (stress salin et chlorose ferrique) soient
avérées dans le cadre d’essais multilocaux, il reste à démontrer sa valeur en tant que portegreffe. En effet, son association avec le clémentinier commun et le cédratier de Corse n’a pas
été concluante lors de cette étude.


http://ekladata.com/r37GlTAnVRdpRrk38ganThz9j9c.pdf
2022_pg.png

lazzaret
Messages : 222
Enregistré le : mer. sept. 01, 2021 3:21 pm

Re: Porte-greffe ?

Message par lazzaret »

Merci Benoit pour ces explications. Je pense que je vais continuer avec mes semis de masse.

jeanlouis64
Messages : 31
Enregistré le : jeu. sept. 08, 2022 9:05 am
Localisation : Bayonne
Contact :

Re: Porte-greffe ?

Message par jeanlouis64 »

Merci pour le lien. Il est évident que le porte-greffe idéal n’existe pas, ce Fhlorag1 ne fait pas exception. Il était dit prometteur, Qu'en est'il ?

Répondre