avocatiers et mycorhization

Vos expériences d'acclimatation d'avocatier
lazzaret
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avocatiers et mycorhization

Message par lazzaret »

Tout est présenté dans l'intitulé du sujet.

Je n'ai pas trouvé grand chose sur le sujet que je devine être un levier extrêmement puissant pour une culture réussie. Je fais donc appel ; peut-être certains d'entre vous possèdent des infos intéressantes et pertinentes en ce sens.

Benoit30
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Re: avocatiers et mycorhization

Message par Benoit30 »

C'est une question qui m'intéresse aussi !
Connaître les bons et mauvais (?) vhampignons de l'avocatier.

Dans cette vidéo, l'horticultrice se focalise sur les mauvais champignons, qu'elle repousse à l'aide de feuilles d'eucalyptus...


En même temps, je ne sais pas comment introduire ou favoriser tel ou tel champignon ? Je paille largement et je mets du bois (troncs en décomposition ou BRF.

Si je tapes sur Google search "avocado research mycorrhizae benefits" j'ai un multitude d'études en PDF (là je suis sur mon smartphone, j'ai du mal à mettre les liens).

lazzaret
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Re: avocatiers et mycorhization

Message par lazzaret »

Pour te répondre, Benoit, sur le "comment introduire des bons champignons dans les racines", une méthode à la hussarde...serait le pralinage des racines sur des arbustes ayant récemment germé.

Mon questionnement était surtout de savoir s'il existait des cocktails de champignons déjà prêts à l'emploi, comme cela peut exister sur les agrumes. Sur les agrumes notamment, ça peut montrer de réels bénéfices. Après, je comptais tester avec des pralins non spécifiques : bouse de vache + terre issue d'endroit où poussent de vieux lauriers (puisque c'est la même famille, je suppose intuitivement qu'ils puissent partager quelques mêmes bons champignons). Eventuellement, je peux aussi tenter d'isoler plus spécifiquement des champignons de racines de vieux lauriers et d'inoculer mon pralin de base avec (sans certitude que l'inoculum ne sera pas détruit pas les microorganismes déjà présents dans le pralin). Il y a d'autres process mais ils sont beaucoup plus marginaux et moins simples à mettre en place.

Les feuilles d'eucalyptus sont en effet connues pour leur allélopathie notamment négative sur la pousse des graminées mais je ne sais pas si ça peut avoir un effet sur les champignons pathogènes du sol.

lazzaret
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Re: avocatiers et mycorhization

Message par lazzaret »

Benoit30 a écrit :
sam. nov. 12, 2022 7:27 pm
Si je tapes sur Google search "avocado research mycorrhizae benefits" j'ai un multitude d'études en PDF (là je suis sur mon smartphone, j'ai du mal à mettre les liens).
sur un des liens donné par Benoit, je vois qu'une combinaison commerciale donnerait de (très) bons résultats. Il s'agit des champignons glomus intraradices, bacillus subtilis, Pseudomonas putida, Trichoderma koningii et Trichoderma harzianum. Mon souci, léger, est que ce sont des champignons bénéfiques mais pas spécifiques, j'ai donc quelques doutes sur la qualité miraculeuse du produit.

Dans un autre document, il est dit que :
"La raíz del aguacate carece de pelos radicales. Se ha demostrado que los hongos
formadores de micorrizas arbusculares (HMA) colonizan las raíces de este frutal,
favorecen la absorción de agua y el aprovechamiento de los nutrimentos del suelo
por la planta, también propician incrementos de crecimiento y las mantienen
saludables. Pero la presencia de la simbiosis en campo y el papel que pueda tener
dentro de un sistema de producción no están muy documentados, ya que los
trabajos realizados sobre micorrizas en este cultivo en su mayoría son en vivero y
propagación in vitro. Lo anterior motivó el presente estudio, que tuvo como
finalidad determinar la riqueza y abundancia de HMA presentes en huertos de
aguacate de la región productora de Michoacán, México, en siete diferentes
climas, bajo dos condiciones de humedad (riego y temporal) y en dos épocas
(lluvias y estiaje). Para ello se realizaron muestreos de suelo rizosférico de 14
huertos; se extrajeron las esporas del suelo y se montaron en portaobjetos para su
conteo e identificación. Se detectaron e identificaron 22 morfoespecies
correspondientes a cinco géneros, de tres familias y dos órdenes; siete de ellas no
se habían reportado en este cultivo. En la época de estiaje predominaron las
especies de los géneros: Glomus (39.43%), Acaulospora (26.23%) y Scutellospora
(21%) y en la época de lluvias las de los géneros: Glomus (37.56%), Scutellospora
(29.16%) y Acaulospora (23.24%). "

En résumé, il est dit que les champignons forment avec les racines des avocatiers des endomycorhizes ( = rentrent dans la racine). Cette étude est menée dans la région productrice de Michoacan (mexique) sur 14 sites représentant 7 climats différents selon deux modalités : un modalité saison des pluies et une modalité saison sèche. Il en résulte la trouvaille de 22 morphotypes se répartissant en 5 genres, 3 familles et 2 ordres différents dans lesquels prédominent glomus (le plus prédominant), acaulospora et scutellospora représentant à eux trois plus de 85% des champignons mis en évidence les deux modalités confondues.
Je précise que ces champignons ont été isolés et identifiés sur le terrain par des prélèvements dans la zone rhizosphérique et non dans les racines d'avocatiers.

Il a aussi été constaté une plus grande efficacité des inoculums indigènes au regard d'inoculum commerciaux dans cette étude.
"Objectives: This research aims to evaluate the efficiency of the use of native mycorrhizae on seedling growth of avocado
to produce high quality avocado plants. Methods: Root and soil sampling was done in 14 avocado production sites
from Interandean valleys of Ecuador. Native mycorrhizae inoculum and two control treatments (commercial product and
absolute control without inoculation) were evaluated in both seed and seedlings. A randomized complete block design
was applied for the trails. Analysis of variance was run to determine statistical differences and the Tukey test at 5% was
used to determine ranges of significance. Findings: Soils showing largest number of spores and highest percentage of
mycorrhizal colonization were collected in Tumbabiro (Imbabura) and San José de Minas (Pichincha). Compared to the
absolute control, an increase in total phosphorus and dry matter content of 84% and 100%, respectively, was observed in
trap plants. Using inoculum from Tumbabiro and San José de Minas to inoculate avocado seeds and seedlings, dry matter
content increased by 44% while the percentage of total phosphorus increased by 42% compared to the controls. Although
acceptable results were obtained with the commercial product about the percentage of phosphorus and dry matter, poor
percentages of root colonization were obtained; whereas the native inoculum from Tumbabiro and San José de Minas
produced better results improving avocado seedling growth in nursery. Application/Improvements: This research allows
us to infer that native mycorrhizal strains are effective as inoculum to enhance the development of avocado seedlings."

Une autre étude conclue cela :
"To our knowledge, no studies have been performed on economical plants and their AM fungi in the state of Nayarit. Our study shows that management practices decrease AM colonization. The AM fungi can reduce the use of agrochemicals, promoting soil health, plant performance and quality in agroecosystems. Therefore, more research on the interactive effects of management practices and mycorrhizal symbiosis in avocado crops is needed; given that no attention has been paid to this topic in the state of Nayarit despite it being the fourth largest producer of avocado in Mexico."

Sans surprise, plus on intervient sur le sol, plus mauvaise est la mycorhization, et faute de sol vivant donc faute de couverture mycélienne du sol, en qualité comme en quantité suffisante, les arbres montrent leur fragilité.

Dans une autre étude, il est précisé que glomus fasciolatus peut booster la croissance de jeunes avocatiers en présence ou absence du pathogène phytophtora cinnamomi sans pour autant avoir d'effet dépresseur sur l'infection. Il s'agit là d'un champignon favorable mais pas antagoniste de cet autre champignon pathogène bien connu sur les avocatiers.

Ces lectures ne disent malheureusement pas comment inoculer sauf pour des produits commerciaux, à mon sens non spécifiques...en revanche, je pense qu'il serait intéressant de savoir le moyen de multiplier facilement un inoculum local, le plus à même si je comprends bien de répondre avec un pourcentage de réussite, le meilleur possible, à une demande de culture fonctionnelle.
Pour moi, il reste donc deux questions à résoudre.
1/ comment on multiplie un inoculum (peu importe lequel) pour en favoriser son expression mycélienne ?
2/ une fois le point 1 réussi, comment on "infeste" le jeune avocatier ?

Et pardon d'avoir été long !

jeanlouis64
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Re: avocatiers et mycorhization

Message par jeanlouis64 »

Bonjour Lazzaret, comme convenu, j'ai demandé à 2 techniciens arbo et à 1 responsable jardinerie., ils m'ont donné une réponse négative, je m'y attendais . J'ai posé la question sur le groupe "fous d'avocatiers", on verra. Voici un document de 1983 en Californie . Cela ne répond pas exactement à tes questions mais on avance

file:///C:/Users/Famille%20Bonnet/Downloads/CIRADjournals,+399895%20(1).pdf

lazzaret
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Re: avocatiers et mycorhization

Message par lazzaret »

Bonsoir Jean-louis.

Malheureusement, on ne peut pas accéder à ton lien parce que c'est un lien vers un répertoire de ton ordinateur.

La réponse négative des techniciens ne m'étonne pas. La mycorhization est un sujet très peu exploré et le fait de quelques spécialistes au monde. D'ailleurs réussir à identifier des endomycorhiziens n'est pas à la portée du premier venu, surtout si on considère que les champignons peuvent présenter deux formes pour un même champignon, à savoir la forme sexuée et sa forme asexuée.

Sur l'avocatier, ce sont les mexicains et les américains qui ont un peu travaillé sur la mycorhization en tant que moyen de défense contre le phytophtora et autres pathogènes du sol. Les champignons étant peu (ou pas) compatibles avec les fertilisations et le travail du sol, tu comprends bien que le sujet ne soit pas abordé en france ou le champignon est seulement considéré comme un ennemi à abattre.

jeanlouis64
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Re: avocatiers et mycorhization

Message par jeanlouis64 »

https://beep.ird.fr/collect/uouaga/inde ... M08450.pdf
Voilà comment multiplier l'inoculum , c'est trop compliqué pour moi
J'ai eu aussi l'occasion de voir Marc-André Selosse en conférence, spécialiste en champignons et mychorization . Peut as tu déjà vu ses vidéos
L'autre pdf, n'arrivant pas à l'insérer, je te l'ai envoyer sur ton mail ( mychorization sur agrumes et avocatiers )
Difficile d'avoir des réponses à tes 2 questions

lazzaret
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Re: avocatiers et mycorhization

Message par lazzaret »

Je connais Sélosse (du moins pour certaines de ses interventions sur la chaine youtube ver de terre production) et j'ai malgré tout des éléments de réponse.
Je sais que la mycorhization est globalement bénéfique et je devine que mycorhizer sans les bonnes pratiques qui vont avec (arrêt du travail du sol notamment; ou juste gratouillage très léger), ça n'aurait aucun sens. J'ai aussi compris que le genre glomus était très favorable à la flore. Je devine qu'un sol vivant avec un pourcentage minimum de manière organique est presque le premier médicament.

Les points un peu spécifiques, comme tu le soulignes, restent quand même assez obscurs.
Quels champignons vont vraiment faire une différence ?
Quelles pratiques pour les inviter - maintenir - multiplier dans l'environnement des arbres ?
Je crois que la seule réponse que je vais pouvoir apporter sur ces deux questions se fera de manière très empirique...

belinsecte
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Re: avocatiers et mycorhization

Message par belinsecte »

lazzaret a écrit :
dim. nov. 13, 2022 5:00 pm
(...)

En résumé, il est dit que les champignons forment avec les racines des avocatiers des endomycorhizes ( = rentrent dans la racine). Cette étude est menée dans la région productrice de Michoacan (mexique) sur 14 sites représentant 7 climats différents selon deux modalités : un modalité saison des pluies et une modalité saison sèche. Il en résulte la trouvaille de 22 morphotypes se répartissant en 5 genres, 3 familles et 2 ordres différents dans lesquels prédominent glomus (le plus prédominant), acaulospora et scutellospora représentant à eux trois plus de 85% des champignons mis en évidence les deux modalités confondues.
Je précise que ces champignons ont été isolés et identifiés sur le terrain par des prélèvements dans la zone rhizosphérique et non dans les racines d'avocatiers.

Il a aussi été constaté une plus grande efficacité des inoculums indigènes au regard d'inoculum commerciaux dans cette étude.
(...)
Sans surprise, plus on intervient sur le sol, plus mauvaise est la mycorhization, et faute de sol vivant donc faute de couverture mycélienne du sol, en qualité comme en quantité suffisante, les arbres montrent leur fragilité.

Dans une autre étude, il est précisé que glomus fasciolatus peut booster la croissance de jeunes avocatiers en présence ou absence du pathogène phytophtora cinnamomi sans pour autant avoir d'effet dépresseur sur l'infection. Il s'agit là d'un champignon favorable mais pas antagoniste de cet autre champignon pathogène bien connu sur les avocatiers.

Ces lectures ne disent malheureusement pas comment inoculer sauf pour des produits commerciaux, à mon sens non spécifiques...en revanche, je pense qu'il serait intéressant de savoir le moyen de multiplier facilement un inoculum local, le plus à même si je comprends bien de répondre avec un pourcentage de réussite, le meilleur possible, à une demande de culture fonctionnelle.
Pour moi, il reste donc deux questions à résoudre.
1/ comment on multiplie un inoculum (peu importe lequel) pour en favoriser son expression mycélienne ?
2/ une fois le point 1 réussi, comment on "infeste" le jeune avocatier ?

Et pardon d'avoir été long !
1) ces champignons se trouvent ils aussi dans les forets françaises? ou seulement autour des avocatiers?

2) lors des études ils ont inoculé le champignon, ils seraient donc bien placés pour expliquer comment. déjà, tu précises qu'ils ont été prélevés "dans la zone rizosphérique", donc j'imagine qu'en prenant une racine avec sa motte de terre, on trouve le champignon. De plus, je pense qu'il faudrait garder la racine vivante en tentant une bouture de racine (ou en transplantant un jeune plant), le temps qu'un nouveau réseau de mycellium se forme dans le terrain. dès lors, tout nouvel avocatier poussant dans la même zone serait connecté au réseau de champignons.

3) "saison des pluies, saison sèche": la saison sèche permet elle aussi des prélèvements fructueux?

je pense à un vallon en andalousie où il y a de très grands avocatiers abandonnés dans une zone ensauvagée avec une diversité d'espèces, matières organiques et la seule irrigation est celle des sources qui coulent plus bas. les fruits sont bien meilleurs, bien que la variété la moins goutue y soit greffée (hass), de longue date... Quand j'y retournerais, j'y tenterais des prélèvements.

Bémol, s'ils se sont pas antagonistes de la maladie, c'est aussi une façon d'importer la maladie si elle est omniprésente... et qui sait si un résultat serait peut etre similaire avec les champignons indigènes de foret française.
Les fournisseurs espagnols font même cuire leur substrat pour leurs plants d'avocatiers...

lazzaret
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Re: avocatiers et mycorhization

Message par lazzaret »

1) Phythopthora cinnamomi, provoquant la maladie de l'encre du chêne, est présent, majoritairement dans le sud-ouest mais également dans le midi. Quant au glomus fasciolatus, je ne sais pas, en revanche les glomus sont un genre mycélien présent dans nos sols si tant est qu'on respecte ses sols.

2) La zone rhizosphérique, c'est de très proche à proche de la racine. Comment on récupère un champignon dans un échantillon de terre, je ne sais malheureusement pas même si j'imagine qu'on doit pouvoir compter les spores sous microscope en les différenciant en fonction de critères de forme. Une fois différenciées, on doit pouvoir en isoler et en faire germer. Ensuite en comparant avec un base de donnée génétique, on devrait pouvoir dire qui est quoi. Par contre, il est inutile de garder une racine vivante. Quand tu veux cloner un champignon, il te suffit de tronçonner une racine, de mettre chaque section sur milieu gélosé nutritif et tu auras des champignons qui vont croitre. Une fois que tes champignons auront développé un réseau mycélien, tu les isoles les uns après les autres et tu clones, toujours sur gélose nutritive ceux qui te seront d'intérêt. Si tu parles de comment inoculer in-situ, alors là je ne sais pas comment tu ne va pas rentrer dans tes racines d'avocatiers non seulement des champignons qui t'intéressent mais potentiellement des pathogènes. Si donc tu voulais faire ça in vivo, j'essaierais de partir d'un inoculum de sol le plus vivant possible et le moins perturbé possible. En résumé j'irais chercher mon inoculum dans une forêt profonde qui n'aura pas été perturbée depuis très longtemps.

3) En fonction des saisons, il se peut que certains champignons s'expriment plus ou moins, d'où l'intérêt de regarder ce qui se passe lors des deux saisons.

Attention ! ce n'est qu'intuitif. Pour inoculer de manière simple, je pense que la pratique du pralinage est intéressante. D'abord, on fait germer le noyau d'avocat dans l'eau, ou mieux dans du sable stérilisé. A côté, on prépare son inoculum de terre de forêt sous forme de barbotine. Pour que la barbotine soit encore plus appétante, on peut la booster en y ajoutant du sucres dont les champignons sont friands. Quand le noyau d'avocatier aura commencé à développé des racines secondaires, je pense que c'est le bon moment pour effectuer cette inoculation. Dans mon idée, se débarrasser du ou des pathogènes est illusoire, mais si d'autres champignons, plus ou moins bons, occupent la place, en quelque sorte, ils vont oeuvrer dans le sens de protéger la niche qu'ils occupent et donc les racines du jeune avocatier.

belinsecte
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Re: avocatiers et mycorhization

Message par belinsecte »

Ah intéressant! Phythopthora cinnamomi responsable de maladie "de l'encre" du chêne ainsi que de la pourriture des racines de l'avocatier..

Et pourquoi pas plus simplement faire germer l'avocatier directement dans la terre mycorrhyzée?

je viens de recevoir en privé, un avis d'un non-spécialiste:

"Pas spécialiste des champignons mais je pense que dans le sol rhizosphérique, des spores sont suffisamment présentes pour ré-infecter des nouvelles plantes donc ensemencer avec du sol rhizosphérique devrait marcher. Il y a de fortes chances que ces champignons mexicains ne soient pas présents en France même si le genre Glomus est très présent. Les mycologues utilisent, je crois, des plantes pièges comme le poireau pour récupérer des endomycorhiziens. Le plantain est aussi une bonne plante piège. Oui, un jeune avocatier est une bonne plante piège*

Ensuite milieu de culture: simple pour les ectomycorhiziens (ex Hebeloma cylindrosporum) mais très compliqué en général pour les endomycorhiziens (culture sur disque de carotte in vitro).

Les champignons mycorhiziens sont toujours en contact étroit avec les racines, ils ne sont pas simplement dans la rhizosphère mais au contact du rhizoplan. Les Glomus, Acalauspora et Co sont des endo.

*Question pathogène, il faut effectivement se méfier d'où parfois l'intérêt d'une plante piège non liée à la plante cible (avocatier).

Ensuite, les Trichoderma champignon parasite d'autres champignons sont souvent associés aux sols suppressifs et font partie de la panoplie de biotiques bénéfiques utilisés en routine pour éviter les pathogènes de tout poil."
Modifié en dernier par belinsecte le mer. avr. 12, 2023 8:46 pm, modifié 1 fois.

lazzaret
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Re: avocatiers et mycorhization

Message par lazzaret »

"et pourquoi pas plus simplement faire germer l'avocatier dans la terre mycorhizée ?" (c'est ce que je fais déjà. Mes substrats de culture en pot contiennent de ma terre)

Selon moi, la terre n'est pas mycorhizienne en soi, c'est le végétal au dessus qui en oriente le sens de la mycorhization. Si ton sol est déséquilibré avec présence forte de pathogènes, ce sont eux qui vont surtout s'exprimer et ton arbre va en pâtir. Dans mon cas, la terre de taupinière que j'utilise en mélange avec du terreau et du compost grossier provient d'une prairie qui n'a plus été amendée / travaillée depuis au moins 30 ans)

Pour parler de manière très schématique, un ectomycorhizien ne pénètre pas la racine mais construit un manchon autour de la racine alors que l'endomycorhizien pénètre en partie dans la racine. Simplement on parle d'endomycorhizien parce que ces derniers ont été étudiés mais il y a fort à penser que l'avocatier, arbre climacique dans son biotope originel, accueille également des ectomycorhiziens. Enfin il faut voir la mycorhization comme un phénomène dynamique et non pas figé.

Ne pas croire non plus que les plantes soient ultra-spécifiques. J'ai pour l'anecdote réussi à faire germer des orchidées terrestres chiliennes avec des champignons de prairie locaux. A mon sens dans la panoplie de glomus qui existent en france, tu en trouveras forcément plusieurs qui devraient fonctionner un minimum.

Pour les trichorderma, s'ils sont parasites d'autres champignons, ils ne faut pas penser qu'ils ne parasitent que les champignons indésirables à nos yeux. Un exemple : le trichoderma s'attaque volontiers au mycélium de morilles.

Effectivement les alliacées sont connus, dont le poireau, pour servir à piéger les champignons endomycorhiziens. Mais l'intérêt est il de piéger des champignons efficients, proche des mycorhiziens de l'avocatier, ou des champignons au sens large (d'où l'utilisation du poireau) ? La barbotine dont je parlais a l'avantage de ne pas être spécifique, et je crois davantage en une diversité fongique large (et donc en théorie plus efficiente) qu'un inoculum monospécifique qui est plus éloigné de notre plante cible et dont on n'a pas de certitude sur l'efficience...

Quand tu plantes dans ton bois des noyaux d'avocats et que tu observes ceux qui vont résister (ou non) aux différents stress auxquels tu les soumets, soit sur qu'ils sont tous mycorhizés, plus ou moins bien, parce que les plantes appellent naturellement la mycorhization. Mon idée en parlant de mycorhization c'était de la diriger un minimum en se servant d'un inoculum (identifié au sens d'un cocktail de champignons ou en provenance d'un lieu (c'eut pu être de la terre récoltée dans une plantation de vieux lauriers (par exemple))).

Sinon, et je terminerai dessus, il y a beaucoup beaucoup plus simple : récupérer une radicelle d'un vieil avocatier ou d'un avocatier très vigoureux poussant en france et isoler les champignons qu'on y trouverait puis les multiplier et inoculer tes semis avec ces champignons récupérés.

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Re: avocatiers et mycorhization

Message par belinsecte »

autrement dit, prendre de la terre adhérente à une racine de laurier (de quelle espèce?) ou avocatier sain, la diluer dans l'eau et arroser les jeunes semis avec?

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Re: avocatiers et mycorhization

Message par lazzaret »

belinsecte a écrit :
mer. avr. 12, 2023 8:57 pm
autrement dit, prendre de la terre adhérente à une racine de laurier (de quelle espèce?) ou avocatier sain, la diluer dans l'eau et arroser les jeunes semis avec?
plutôt un mélange "boueux" et tremper le système racinaire du jeune avocatier dedans.
racine de laurier parce que c'est de la même famille. Quel laurier ? pas d'avis particulier.

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Re: avocatiers et mycorhization

Message par belinsecte »

je pensais que tu parlais du laurier "noble" ou "sauce" de la famille de l'avocat (lauracéae: laurus nobilis),
et non
le "laurier cerise" prunus laurocerasus (rosacée. Mon cerisier napoléon greffé dessus fait sa 1ère fleur cette année!.),
le "laurier fleur" Nerium oleander (Apocynaceae)

lazzaret
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Re: avocatiers et mycorhization

Message par lazzaret »

belinsecte a écrit :
jeu. avr. 13, 2023 4:32 am
je pensais que tu parlais du laurier "noble" ou "sauce" de la famille de l'avocat (lauracéae: laurus nobilis),
et non
le "laurier cerise" prunus laurocerasus (rosacée. Mon cerisier napoléon greffé dessus fait sa 1ère fleur cette année!.),
le "laurier fleur" Nerium oleander (Apocynaceae)
j'entendais familles des lauracées.

belinsecte
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Re: avocatiers et mycorhization

Message par belinsecte »

Lauracées: 2000 espèces dont
laurier de Californie (Umbellularia californica), un arbre aromatique originaire principalement de la côte ouest des États-Unis (usda7)
laurier-sauce (USDA8)
camphrier (usda9)
bois de rose, cannelle... (tropicaux)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lauraceae

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Re: avocatiers et mycorhization

Message par lazzaret »

belinsecte a écrit :
jeu. avr. 13, 2023 10:25 am
Lauracées: 2000 espèces dont
laurier de Californie (Umbellularia californica), un arbre aromatique originaire principalement de la côte ouest des États-Unis (usda7)
laurier-sauce (USDA8)
camphrier (usda9)
bois de rose, cannelle... (tropicaux)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lauraceae
Ayant laurier sauce et camphrier, je peux dire que là où le laurier sauce vit, le camphrier lui ne fait que survivre. Est ce lié à leur rusticité au froid ou à leur bagage mycélien, ou autre ? mais si je voulais utiliser la terre proche d'une de ses deux espèces, j'irais plus volontiers vers le laurier sauce.

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