olivier13410 a écrit : ↑jeu. juin 17, 2021 9:34 pm
les fruits restent sur l'arbre tout l'hiver (novembre à mars ?).
Bonjour,
Mon ami Jörg qui vend des fruits d'Andalousie, propose les tous premiers cherimoya en septembre et ça se termine en juin ! Il s'agit de producteurs bio qui font très attention à la qualité de leurs fruits ; en particulier à cause du travail d'Orkos qui depuis des décennies sensibilise ses producteurs sur le fait de cueillir les fruits lorsqu'ils sont au top de leur saveur. Le cherimoya - un peu comme certains agrumes et avocats - peut être cueilli à plusieurs stades de maturité . Ces fruits climactériques vont ensuite mûrir lentement pendant le transport, la commercialisation et chez le consommateur. Mais ce que l'on ignore souvent c'est qu'un fruit climactérique est souvent cueilli trop tôt : le parfum du fruit risque de na pas être à son apogée. Dans les grandes cultures conventionnelles, on préfère limiter les phases de cueillettes et ainsi ramasser un maximum de fruits à chaque passage pour rentabiliser le processus. Par exemple, dans mon jardin je peux cueillir les avocats Bacon en octobre puis attendre une semaine pour qu'ils deviennent mou, ils seront bons, mais rien à voir avec ceux qui auront passé tout l'hiver sur l'arbre et que je cueille en mai ! Il y a également ceux qui tombent au sol et qui ramollir rapidement.
Revenons au cherimoya !
A Madère (que j'ai visité au mois d'Avril), il y avait des arbres "sauvages" (pas entretenus) qui étaient à cette époque encore chargés en fruits, de gros fruits, délicieux une fois bien mûrs (quelques jours après cueillette). La fête du cherimoya (célèbre dans l'île), se passe généralement au mois de février : c'est le moment où le fruit est le plus abondant. A la lecture des sites italiens, les cherimoyas de Calabre sont récolté plus tôt en saison. Je suspecte que la production est faible dans cette région, et qu'en quelques passages les arbres sont mis à nu !
La longue durée de la production du cherimoya est donc naturelle. Toutefois elle peut être accentuée grâce à une taille des jeunes rameaux en juillet afin d'induire une nouvelle floraison. C'est un phénomène connu des amateurs et documenté dans des forums tels que tropicalfruitforum.com.
Pour approfondir la question :
https://www.researchgate.net/figure/Ste ... _286771478
Je pense que ces techniques peuvent être déployées uniquement en zone hors-gel. Car en zone gélive, on est déjà content de pouvoir cueillir ses fruits avant les premières températures négatives !
Produire ces propres fruits, c'est l'opportunité de pouvoir les consommer comme bon nous semble. Pour ma part, je préfère consommer les fruits lorsqu'ils sont parfaitement mûrs :
- des mandarines un peu rabougries certes, mais si sucrées !
- des avocats avec un petit goût de beure demi-sel (les angevins comprendrons).
Pour conclure, je souhaiterai évoquer le comportement pragmatique des arbres fruitiers : si le climat est doux, ils en profite ! Ainsi, à Madère on m'a parlé de néflier du Japon qui fructifiaient au mois de janvier. J'ai pu voir des manguiers dans des endroits abrités mûrir en avril , tout comme les sapote blanco. D'ailleurs sous les tropiques les sapote blanco donneraient des fruits toute l'année, contre seulement à la fin de l'été sous nos latitudes.