Lorsqu’un ami m’a dit qu’il allait en Andalousie, je me suis faufilé dans sa voiture pour profiter du printemps en plein hiver ! Le climat est très agréable en hiver (fin décembre) sur la Costa Tropicale. Les minimums sont autour de 10 et les maximum atteignent souvent 20. Ce qui m’a frappé c’est le rôle de l’arboriculture. Il faut dire que l’Espagne produit 11.2 millions de tonnes de fruits contre 2.4 millions pour la France. 5 fois plus de fruitiers, ça change l’ambiance ! Certes il y a une grande disparité dans les territoires espagnols et nous avons traversé des zones quasi désertiques avant d’arriver en Andalousie.
Sur la côte andalouse la culture et le tourisme s’arrachent les terres ! Il n’est pas rare de voir une coulée verte qui traverse la ville. A Almunecar, les champs de cherimoya se disputent les meilleures terres avec les immeubles. Cela montre que ces cultures sont rentables ! Et l’Espagne a raison de ne pas chasser les arboriculteurs, car tout miser sur le tourisme n’est pas forcement une bonne idée. Les principales cultures de la Costa Tropical sont : l’avocatier, la mangue et le cherimoya. Plus marginales, on peut rencontrer : des papayers, fruit de la passion et banane. Bref, rien à voir avec ce qui est cultivé dans le Gard où les fruitiers sont pratiquement inexistants. Les champs espagnols sont entourés de grillage et il n’est pas question de se balader dedans comme on pourrait le faire en France dans un champs de vigne. Les fruits sont vendus localement, et les prix sont très raisonnables (entre 2 et 4€/kg l’avocat par exemple).
Ce qui m’a beaucoup frappé, ce sont les vieux spécimens d’arbres dans les jardins publics. On ne rencontre pas tous les jours des avocatiers, des palmiers, des arbres exotiques aussi imposants ! Merci à nos ancêtres de les avoir planté naguère. Ils semblent particulièrement se plaire dans ce climat réputé chaud et sec. Il faut absolument nuancer ces idées reçues. Certes il fait chaud en Andalousie, mais la canicule touche essentiellement l’arrière-pays (comme Séville). En été, la côte est comparativement moins chaude que Nîmes. Quant à la pluviométrie, la situation est très contrastée, mais en été c’est vraiment sec et sans les réserves constituées en amont dans la Sierra Nevada nos belles cultures exotiques passeraient difficilement l’été.
Nous avons fait deux visites mémorables. Dans l’arrière pays de Marbella, dans la Sierra de las Nieves nous avons rencontré une famille qui produit beaucoup de fruits et légumes de manière naturelle. Ils sont pratiquement autonomes. Les pratiques culturales m’ont frappé avant tout. Le mulch, le compost, le sol vivant sont autant d’ingrédients qui permettent de réduire les arrosages. Les avocatiers ne reçoivent ainsi que 4 arrosages pendant l’été. Inutile de vous dire qu’à ce régime les fruits sont délicieux et concentrés. Malgré le fait que la parcelle se situe en zone gélive, manguiers, chermioya, bananiers, sapotiers et avocatiers semblent s’y plaire. Seule la culture de papayer plus exigeante en chaleur est capricieuse.
La visite d’un autre jardinier dans une zone gélive m’a également interpellé. Depuis une trentaine d’année, il cultive des avocatiers (souvent de type mexicains) à grande échelle : des centaines d’arbres réparties dans plusieurs parcelles ! Le jardinier fait des associations de culture et là encore il cherche à améliorer son sol, bien qu’il a recourt à un arrosage automatique. Ce jardinier regrettais que les organismes étatiques dédiés à l’agriculture, ne partagent pas leurs découvertes, ils réservent leurs sélections à quelques gros agriculteurs.
Malheureusement, je n’ai pas pu prendre autant de plante que je voulais faute de place. C’est pourquoi le groupe telegram d’acclimatons essaye de passer commande, mais cela n’est pas simple à vrai dire !


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