Je me posais la question de l'influence du greffon sur le porte-greffe pour des raisons qui quand je vais les exposer vont peut-être se révéler stupides.
1/ quand on greffe sur poncirus, la sève en hiver continue d'être active sinon le greffon dessècherait complètement ou bien la partie greffée devrait "devenir" caduque (enfin j'imagine) donc j'en déduis que le greffon en ce qu'il est capable de faire appel de sève a nécessairement une influence sur le porte-greffe. Surtout, les agrumes greffés sur poncirus portent des fruits quand le poncirus est sensé être en dormance alors comment serait-ce possible sans influence du greffon pour que la sève soit distribuée en abondance qualitativement et quantitativement ?
2/ je ne comprends non plus pas pourquoi le greffon n'aurait aucune influence, aussi parce que la sève élaborée est fabriquée dans les feuilles et descend dans les racines, or j'imagine que ça change pour partie la composition de ce que l'agrume porte-greffe reçoit.
3/ dans une greffe classique, la partie porte-greffe est réduite au minimum : un système racinaire et un bout plus ou moins petit de tronc. A partir de ce constat, si on imagine que l'influence dépend de la surface respective des porte-greffe et greffons, je peux difficilement imaginer que l'influence unique ou principale viendrait du porte-greffe.
Encore une fois, je peux me tromper du tout au tout.
Ce que je suppute, c'est que greffer sur poncirus ne ferait gagner que quelques maigres degrés pour les raisons suivantes :
- en tant qu'agrume caduque l'hiver, son influence est de fait amoindrie parce que lui voudrait rentrer en dormance.
- comme in fine, sur un arbre greffé bas et avec une grosse partie aérienne, il serait logique que la plus grande influence vienne du greffon.
Pour appuyer mon postulat, je me réfère aux expériences menées par un botaniste russe qui a greffé du citron, meyer si je ne me trompe pas, sur porte greffe mandarine et dont les résultats sembleraient aller dans le sens d'une influence proportionnelle à la surface respective des greffon et porte-greffe. Si je résume ses observations, il a utilisé des mandariniers résistants à -12°C comme porte greffe ; mandariniers qu'il a greffés haut dans la couronne en ne supprimant pas la ramure des mandariniers sous le ou les points de greffe. Il s'est donc retrouvé avec des agrumes présentant une partie mandarine sur un premier étage ainsi qu'une partie citron sur le deuxième étage supérieur. D'après ses résultats, et en comparaison avec ces mêmes citronniers menés en culture ras du sol ou encore greffés classiquement sur poncirus, la partie citron de ces agrumes en double étage aurait résisté à du -8,5 °C pendant plusieurs heures quand des citronniers greffés sur poncirus ou encore les citronniers cultivés au ras du sol auraient gelé dans leur très grande majorité. Ces observations/résultats sont à considérer avec une distance nécessaire. Malgré tout, ils existent.
Pour ces différentes raisons, je pense que greffer sur poncirus n'est pas la meilleure idée tout comme je pense que greffer bas sur un tronc défolié n'est pas non plus une grande idée. Après, il faut être pragmatique. On peut ne pas avoir d'autre choix que de greffer sur poncirus et pour des questions de facilité, je conçois que mener une culture principale soit plus simple que mener une culture en double étage, surtout si la dite culture est commerciale (production de masse pour les pépinières notamment).
Quoiqu'il en soit, si cette histoire d'influence était démontrée, on aurait là une façon assez simple et pratique pour gagner en rusticité au froid sur des agrumes dits limite dans de nombreux départements de france. C'est pour cela que cette question m'interroge. C'est aussi pour cette raison que j'ai semé en grande quantité des pépins de yuzu, parce qu'il (le yuzu france de pied) représente pour moi et mes conditions le porte-greffe facile et "idéal" : le caractère persistant que n'a pas le poncirus avec la quasi même rusticité au froid que le poncirus. C'est aussi pour cette raison que je cherche des pépins de mandarines les plus rustiques possible (peu importe la qualité du fruit) pour reproduire cette expérimentation.
Je pense en outre qu'on ne s'est pas intéressé à l'influence du greffon sur le porte-greffe pour la raison qu'il n'est pas demandé au porte greffe de porter des fruits mais il se pourrait fort bien, pour l'exemple, qu'un greffon d'un agrume sensible à une maladie des racines puisse rendre sensible un porte-greffe qui naturellement ne le serait pas.
Tout cela rend la passion pour les agrumes géniale.
PS : désolé pour la longueur et le probable manque de clarté de certains passages (me faire préciser le cas échéant).
Je me posais la question de l'influence du greffon sur le porte-greffe pour des raisons qui quand je vais les exposer vont peut-être se révéler stupides.
1/ quand on greffe sur poncirus, la sève en hiver continue d'être active sinon le greffon dessècherait complètement ou bien la partie greffée devrait "devenir" caduque (enfin j'imagine) donc j'en déduis que le greffon en ce qu'il est capable de faire appel de sève a nécessairement une influence sur le porte-greffe. Surtout, les agrumes greffés sur poncirus portent des fruits quand le poncirus est sensé être en dormance alors comment serait-ce possible sans influence du greffon pour que la sève soit distribuée en abondance qualitativement et quantitativement ?
2/ je ne comprends non plus pas pourquoi le greffon n'aurait aucune influence, aussi parce que la sève élaborée est fabriquée dans les feuilles et descend dans les racines, or j'imagine que ça change pour partie la composition de ce que l'agrume porte-greffe reçoit.
3/ dans une greffe classique, la partie porte-greffe est réduite au minimum : un système racinaire et un bout plus ou moins petit de tronc. A partir de ce constat, si on imagine que l'influence dépend de la surface respective des porte-greffe et greffons, je peux difficilement imaginer que l'influence unique ou principale viendrait du porte-greffe.
Encore une fois, je peux me tromper du tout au tout.
Ce que je suppute, c'est que greffer sur poncirus ne ferait gagner que quelques maigres degrés pour les raisons suivantes :
- en tant qu'agrume caduque l'hiver, son influence est de fait amoindrie parce que lui voudrait rentrer en dormance.
- comme in fine, sur un arbre greffé bas et avec une grosse partie aérienne, il serait logique que la plus grande influence vienne du greffon.
Pour appuyer mon postulat, je me réfère aux expériences menées par un botaniste russe qui a greffé du citron, meyer si je ne me trompe pas, sur porte greffe mandarine et dont les résultats sembleraient aller dans le sens d'une influence proportionnelle à la surface respective des greffon et porte-greffe. Si je résume ses observations, il a utilisé des mandariniers résistants à -12°C comme porte greffe ; mandariniers qu'il a greffés haut dans la couronne en ne supprimant pas la ramure des mandariniers sous le ou les points de greffe. Il s'est donc retrouvé avec des agrumes présentant une partie mandarine sur un premier étage ainsi qu'une partie citron sur le deuxième étage supérieur. D'après ses résultats, et en comparaison avec ces mêmes citronniers menés en culture ras du sol ou encore greffés classiquement sur poncirus, la partie citron de ces agrumes en double étage aurait résisté à du -8,5 °C pendant plusieurs heures quand des citronniers greffés sur poncirus ou encore les citronniers cultivés au ras du sol auraient gelé dans leur très grande majorité. Ces observations/résultats sont à considérer avec une distance nécessaire. Malgré tout, ils existent.
Pour ces différentes raisons, je pense que greffer sur poncirus n'est pas la meilleure idée tout comme je pense que greffer bas sur un tronc défolié n'est pas non plus une grande idée. Après, il faut être pragmatique. On peut ne pas avoir d'autre choix que de greffer sur poncirus et pour des questions de facilité, je conçois que mener une culture principale soit plus simple que mener une culture en double étage, surtout si la dite culture est commerciale (production de masse pour les pépinières notamment).
Quoiqu'il en soit, si cette histoire d'influence était démontrée, on aurait là une façon assez simple et pratique pour gagner en rusticité au froid sur des agrumes dits limite dans de nombreux départements de france. C'est pour cela que cette question m'interroge. C'est aussi pour cette raison que j'ai semé en grande quantité des pépins de yuzu, parce qu'il (le yuzu france de pied) représente pour moi et mes conditions le porte-greffe facile et "idéal" : le caractère persistant que n'a pas le poncirus avec la quasi même rusticité au froid que le poncirus. C'est aussi pour cette raison que je cherche des pépins de mandarines les plus rustiques possible (peu importe la qualité du fruit) pour reproduire cette expérimentation.
Je pense en outre qu'on ne s'est pas intéressé à l'influence du greffon sur le porte-greffe pour la raison qu'il n'est pas demandé au porte greffe de porter des fruits mais il se pourrait fort bien, pour l'exemple, qu'un greffon d'un agrume sensible à une maladie des racines puisse rendre sensible un porte-greffe qui naturellement ne le serait pas.
Tout cela rend la passion pour les agrumes géniale. :D
PS : désolé pour la longueur et le probable manque de clarté de certains passages (me faire préciser le cas échéant).