Voici un classement des régions bordant la méditerranée les plus favorables pour les espèces tropicales.
- Le littoral des Alpes Maritimes. Il ne s’agit pas de la zone la plus au sud, mais cette partie de la côte d’Azur jouit de conditions particulièrement adaptées à l’acclimatation de plantes exotiques. Ce n’est pas une zone uniforme, elle subit l’influence du relief qui permet de couper les vents froids et produire un effet de Foehn. Pour schématiser, plus on s’approche de la frontière italienne, plus le climat est propice. Ainsi, le meilleur climat de la France métropolitaine est décerné à Menton. Si on zoom encore plus, le quartier de Garavan flanqué entre la mer et les falaises serait le top ! On prétend qu’il n’aurait subit aucune gelé au XXème siècle ! Même si cette affirmation est sujette à caution (la neige est tombée à Menton et restée plusieurs jours au milieu des années 80), Menton est le paradis des “acclimateurs”. Signalons des plantes exotiques telles que des Ficus elastica ou des spécimens de la famille des Bombacacées. Dans les Alpes Maritimes, les agrumes et avocatiers sont monnaie courante, tandis que certains spécialistes arrivent à faire fructifier chimimoya, bananier et sapote blanco. Ici, des tamarillo (“tomate en arbre”, photo prise lors de la visite du jardin botanique du Val Rahmeh) :
Les alpes maritimes – outre les températures hivernales douces – bénéficie d’une pluviométrie assez élevée ; seule sa répartition (regroupée en automne et printemps) n’est pas idéale. - Le littoral varois abrité du Mistral (Toulon, Hyères) se hisse en deuxième position juste devant le Roussillon. La température la plus basse affichée à Toulon est de -9.5°C (contre -11°C à Perpignan). A Hyères, des alignements d’agrumes le long des routes témoigne de la confiance accordée au climat. Les précipitations sont assez généreuses (684 mm/an) mais c’est surtout le soleil qui est frappant : env. 2800 heures (suivant les relevés).
Voici une photo prise à Port-Cros au large du Lavendou :
- La côte du Roussillon est sans aucun doute un très bon choix en matière de douceur. En revanche, elle n’est pas abritée du vent ce qui peut poser des difficultés pour certaines plantes fragiles. Les températures sont généralement assez douces mais les records de froid peuvent poser des problèmes pour les agrumes et avocatiers par exemple ! Les précipitations ne sont pas élevées (572,4 mm).
Le reste des régions méditerranéennes françaises sont généralement moins favorables que ces 3 zones. Mais je n’exclue pas quelques spots : certains endroits abrités (La Ciotat, Sète…). Notons que la douceur de la mer s’estompe dès que l’on rentre dans les terres : les zones les plus éloignées ne conviennent pas aux plantes frileuses (Carcassonne, Limoux, Avignon, Orange…).
Il conviendra de compléter cette étude par le climat de la Corse qui doit être varié et riche d’enseignements.
Les critères de sélection
Les températures minimales constituent certainement notre critère de base. Quant il s’agit d’agriculture, le classement USDA (United States Department of Agriculture) se concentre sur la moyenne des minima absolus. Menton peut prétendre à la zone USDA 10. Les autres régions méditerranéennes oscillent entre USDA 8a et 9b. Le pourtour breton est aussi favorisé en matière de températures minimales (USDA 9), pour peu que l’on ne rentre pas dans les terres.
Le climat méditerranéen bénéficie également de températures moyennes élevées, ainsi qu’un ensoleillement optimum. En revanche, les précipitations estivales rares perturbent le développement de plantes exotiques. Le vent doit également être modéré, sous peine de voir certaines plantes souffrir.
Ceci étant dit, il ne faut s’endurcir de certitudes. Le matériel végétal est parfois surprenant et peut accomplir de véritables prouesses. L’observation, la patience et le goût de l’aventure sont des atouts aussi précieux que le climat !
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