Le grand hiver de 1709 a marqué durablement nos territoires. Le Rhône gela à plusieurs reprise, on mesura -21°C à Paris (Parc de Montsouris), -17°C à Montpellier ou encore -20,5°C à Bordeaux. On estime que ces intempéries ont provoqué le décès de 600 000 à 1 000 000 en France. L’Europe entière a souffert (-30°C à Berlin).
En lisant l’article de Wikipédia consacré à ce drame, j’ai retenu une citation du livre de raison de la famille Paris d’Arles :
« Le sixième janvier 1709, ce jour-là estoit fort beau, et dans la nuit, fit une sy grande froid que le Rosne fut pris avant qu’il feut le lendemain à midy et augmenta si fort d’un jour à autre pendant quinse jours, que homme vivant n’avoit pas veu un hiver si rude. On passoit sur la glace du Rosne avec des calèches et charrettes, et nous cousta bien cher car tous les bleds, tant de nostre terroir que des autres pays, feurent tous morts aussy bien que les olliviers, orangers, figuiers et les ortolailles des jardins. On escrivoit de par tout que ce froid avoit été généralle. »
Il est intéressant de noter que l’on cultivait dans les jardins de Provence des oranges ! Rien à voir avec la culture sous serre ou en orangeraie, il s’agissait bien de culture en pleine terre. Avec des températures inférieures à -15°C, il n’est pas surprenant que les dégâts ont été conséquents et que cela a découragé nos ancêtres en matière d’acclimatation d’agrumes dans la plaine du Rhône.
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