Autonomie (12) la révolution !

Il faut aider les riches !
Cette exclamation provocatrice n’est peut-être pas si extravagante. Les pauvres ne sont finalement pas les seuls à souffrir. Les riches sont enfermés dans un monde matérialiste où seul l’argent compte. A en juger par les regards toisant des bourgeois qui doivent laisser le cortège des gilets jaunes passer ; ils souffrent à leur manière. On dirait qu’ils ont peur d’attraper la lèpre ! Rendez-vous compte, les gilets jaunes leur empêche de faire leurs emplettes et de jouir de leur pouvoir d’achat. Les gilets jaunes font naître un réflexe de classe. Leur inconscient proteste. Il faut se mettre à leur place : les riches sont coupés de tout ! Ne leur manque-t-il pas un véritable rapport à la terre, au travail et à l’amour ? Les riches ont besoin des pauvres : qui fera le ménage, flétrira le pain, amènera les fruits ? Dans un rapport de dominants à dominés, ils règnent avec leur argent faisant office d’arbitre. La société occidentale patauge dans une ère d’esclavage subtilement déguisée.

“Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.” (Les évangiles, Matthieu)
Mais cette nature contrariée accouche de mille maux : anti-dépresseurs, mines rabougries, orgueils démesurés, compensations dans l’accumulation de richesses. Du coup ils possèdent tout : les médias, le gouvernement, les industries… Et leur angoisse les pousse à accroître encore plus leur patrimoine. Combien peuvent-ils encore acquérir de voitures, piscines, maisons, jets, yacht ? Savent-ils que le meilleur ne s’achète probablement pas : on ne trouve pas de fruits cueillis à point sur un étalage ! Peut-on prétendre à des échanges loyaux dès lors que l’on a tant de privilèges à défendre ?
Et oui, la vie d’un riche est bien triste. La seule réjouissance est que leur malheur entraîne mécaniquement celui des plus pauvres privés des bonnes choses qu’ils s’accaparent. Une petite élite de riches peut bien ricaner des pauvres qu’ils traînent dans la misère et l’ignorance. Cette perversion a vite fait de ravager la conscience. Dès lors, les riches essayent de culpabiliser les pauvres à leur tour en les traitants d’assistés, de pollueurs…

Il faut donc aider les riches. Il est urgent de troquer leur richesse contre plus de sécurité. Il faut les aider à passer du stade de profiteur à celui d’être humain. Dans un monde où les pauvres attendent désespérément quelques miettes échappées par mégarde ; il faut changer de paradigme. La véritable richesse n’est pas matérielle. D’ailleurs, l’argent n’est qu’une convention, une abstraction. L’argent fait pourtant tant de désastre. Mais le jour où la femme de ménage, le boulanger ou l’épicier n’acceptera plus l’argent ; les riches ne devront-ils pas à leur tour travailler ?

D’autant plus qu’aider les pauvres, on sait ce que cela donne : tout le monde veut devenir riche et accumuler. Dans un discours schizophrène, d’un côté l’on veut que chaque chinois achète nos voitures, mais l’on sait que c’est une catastrophe pour la planète. Ainsi le modèle américain n’est pas un modèle puisqu’il ne peut être généralisé. Aucun politique ne vous dira la vérité : leur seul programme c’est tenter de masquer les inégalités qu’il favorisent.

On prend bien soin de ne pas enseigner ces choses là : l’argent n’est qu’une convention et la dette n’est là que pour assujettir. Saviez-vous que si toutes le dettes étaient remboursées il n’y aurait plus d’argent en circulation ? Faut-il retrouver les vraies valeurs, retourner aux fondamentaux, à cette nature omniprésente qui vibre dans chacune de nos cellules ?

“L’Homme est l’espèce la plus insensée, il vénère un Dieu invisible et massacre une nature visible ! Sans savoir que cette nature qu’il massacre est ce Dieu invisible qu’il vénère !”

Une amie m’a dit que peu avant que les gilets jaunes soient délogés de leur rond-point ; certains avaient fabriqué des maisons en paille et planté des graines dans les massifs ! Les gilets jaunes sont bien radicaux ! Le chemin est encore probablement long avant de renverser la vapeur. Mais souvenons nous que les riches ont l’impression d’avoir tant à perdre, effrayé de renoncer radicalement à leurs privilèges et de plonger sans filet dans un inconnu à inventer.

La connaissance qui nous est délivrée, à travers l’enseignement, les médias est souvent prodiguée par les plus aisés qui possèdent médias, studios de cinéma, maison d’éditions. Ils choisissent le programme. C’est à nous d’accéder à la connaissance, à partir d’observations alimenté par la curiosité. Nous constaterons leurs mensonges rongés par l’obsolescence.

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