Les cherimoyas contiennent de nombreuses graines noires qui ne sont pas comestibles. La dégustation de ce fruit demande donc de dénoyauter préalablement ou bien de recracher les graines.
Un programme de recherche vise à supprimer les graines des fruits. Il y a deux manière d’opérer :
– la sélection et l’hybridation,
– la modification génétique.
Un article publié par l’université de Davis (Californie) fait état de recherches à ce sujet. Le Dr Gasser a rencontré des membres de l’association des cultivateurs de Cherimoya afin de lancer des expérimentations. Une décennie plus tard, le cherimoya sans noyau ne semble toujours pas là ! A moins que cette ferme espagnole qui commercialise des fruits sans pepins soit parvenue à obtenir des fruits parthénocarpiques ?
https://tiendadefruta.com/fr/acheter-fruits-tropicaux/162-chirimoya-sin-pepitas-tienda-de-fruta.html
Traduction de l’article https://www.ucdavis.edu/news/seedless-cherimoya-next-banana
Mark Twain l’appelait “le fruit le plus délicieux connu de l’homme”. Mais la chérimole, ou pomme d’amour, et ses proches parents, la pomme à sucre et le corossol, ont aussi beaucoup de gros pépins gênants. De nouvelles recherches menées par des phytotechniciens aux États-Unis et en Espagne pourraient montrer comment rendre ces fruits et d’autres sans pépins.
Selon Charles Gasser, professeur de biologie moléculaire et cellulaire à l’Université de Californie à Davis, l’absence de pépins pourrait être un grand pas pour ce fruit.
“Ce pourrait être la prochaine banane, ce qui la rendrait beaucoup plus populaire”, a déclaré M. Gasser. À l’état naturel, les bananes contiennent jusqu’à une centaine de graines ; toutes les variétés commerciales sont bien sûr dépourvues de graines. Un article décrivant ces travaux est publié le 14 mars dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.
Les chercheurs José Hormaza, Maria Herrero et l’étudiant diplômé Jorge Lora des laboratoires du Consejo Superior de Investigaciones Cientificas de Malaga et de Saragosse, en Espagne, ont étudié la variété de pomme cannelle sans pépins. En examinant de près le fruit, ils ont remarqué que les ovules, qui devraient normalement former des graines, n’avaient pas d’enveloppe extérieure.
Ils ressemblaient aux ovules d’un mutant de la plante de laboratoire Arabidopsis découvert par le laboratoire de Gasser à UC Davis à la fin des années 1990. Chez Arabidopsis, les plantes défectueuses ne produisent ni graines ni fruits. Mais la pomme cannelle mutante produit des fruits de taille normale à la chair blanche et molle, sans les gros pépins durs.
L’équipe espagnole a contacté Gasser et Lora est venu de Malaga pour travailler sur le projet dans le laboratoire de Gasser. Il a découvert que le même gène était responsable des ovules sans enveloppe chez les mutants d’Arabidopsis et de la pomme cannelle.
“Il s’agit de la première caractérisation d’un gène responsable de l’absence de graines chez une plante cultivée”, a déclaré M. Gasser.
Les variétés sans pépins des cultures fruitières commerciales sont généralement obtenues par sélection et propagées végétativement, par exemple par bouturage.
La découverte de ce nouveau gène pourrait ouvrir la voie à la production de variétés sans pépins pour la pomme cannelle, la chérimole et peut-être d’autres cultures fruitières.
Cette découverte éclaire également l’évolution des plantes à fleurs, a déclaré M. Gasser. Le chérimolier et le pommier cannelle appartiennent à la famille des magnoliacées, qui s’est détachée des autres plantes à fleurs très tôt dans leur évolution.
“Il s’agit d’un lien qui remonte au début des angiospermes”, a déclaré M. Gasser.
Les travaux ont été financés par des subventions du gouvernement espagnol, de l’Union européenne et de la National Science Foundation des États-Unis.
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