Le cherimoya (ou chirimole, ou chirimoya) est un fruit exceptionnel a bien des égards. Outre-atlantique, certains estiment qu’il s’agit du meilleur fruit du nouveau monde !
We had an abundance of mangoes, papaias and bananas here, but the pride of the islands, the most delicious fruit known to men, cherimoya, was not in season. It has a soft pulp, like a pawpaw, and is eaten with a spoon. (Mark Twain, The Sacramento Daily Union 1866, auteur des Aventures de Tom Sawyer )
Annona cherimola est originaire d’Amérique du Sud, probablement des hauts plateaux des Andes (Equateur, Pérou et Bolivie). On le trouve à des altitudes élevées car il supporte de légers gels. Une plante adulte peut encaisser -4° voir -5°. Mais les jeunes semis sont souvent fusillés vers zéro. Les fruits, en revanche, doivent être cueillis avant que les températures négatives s’installent.
Le cherimoya est riche en sucre, fibres et vitamines C. Il a un parfum bien particulier, un mélange acidulé et parfumé de fraise, ananas et banane ! A mes yeux, il surpasse l’asimine. Son principal avantage est d’être disponible tout l’hiver sur l’arbre. Lorsque la nature est bien pauvre en fruit (fin septembre à début mai) les cherimoliers se comportent comme de véritables réfrigérateurs avec leurs fruits suspendus !
Contrairement à l’asiminer qui a la côte auprès des amateurs de fruits rares, le cherimoya est disponible pendant une période très longue où il n’y a que des fruits frais (tout est importé ou stocké en hiver). Le cherimoya est plus sucré que l’asimine, et bien que fragile il se prête très bien au transport.
Vous l’avez compris : le cherimoya est l’un de mes fruits préféré, le pilier d’un hiver vitaminé ! Mais peut-on le cultiver en France ?
Oui, mais pas n’importe comment, ni n’importe où. Il y a le cas de Jean06, un jardinier de Roquebrune-Cap Martin qui en avait un dans son jardin (il s’agissait de son fruit préféré). Le microclimat de l’amphithéâtre de Menton rend donc possible la culture et la fructification du cherimoya.
http://fjpower.forumgratuit.org/t7097-annona-cherimola-cherimolier
L’INRA de Corse a essayé son introduction dans l’île mais a essuyé un échec : les arbres ont gelé dès que le thermomètre a atteint -5°C. Il est fort probable que certains spots corses puissent accueillir cet arbre, mais ils ne sont pas nombreux.
Je reste persuadé qu’un cherimoya devant un mur, bien abrité peut résister en climat méditerranéen. J’ai un jeune arbre dans une cour au centre ville de Nîmes qui a supporté des températures négatives (-4°C peut-être -6°). Il est encore tout petit (50 cm).
Mais l’arbre n’est pas seulement frileux, il ne supporte pas non plus les températures trop élevées (au dessus de 40° sous abris). Vous l’aurez compris ; cultiver le cherimoya n’est pas une mince affaire ! Sous nos latitudes, il faut être proche de la mer pour bénéficier d’un tampon thermique lissant les extrêmes. Il n’est pas illogique qu’en Europe, seule la Costa del Sol (de Motril à Malaga) produit et commercialise ce précieux fruit. La culture est réalisée sur la côte, rares sont les arbres en altitude ou implantés loin de la mer.
Une alternative à la culture en pleine terre est la culture en container. Le cherimolier fructifie rapidement (3 ans environ) et peut être taillé à 2 m. Il faudra donc veiller à le placer en serre non gélive l’hiver et l’abriter des fortes chaleurs estivales.
En Europe, nous ne bénéficions pas des nombreuses variétés américaines. Excepté le Fino del Jete espagnol, les autres variétés sont absentes du vieux continent. C’est bien dommage, car le choix variétal est important et cette anone se croise avec la pomme cannelle pour donner l’atemoya.
Une autre contrainte peut compliquer la tâche du jardinier : la pollinisation requière généralement plusieurs sujets.
Je ne pense pas que les microclimats bretons puissent permettre une fructification complète. Cette anone a besoin d’une période estivale longue. Le cherimoya dans les zones froides a un comportement “caduc” ; tandis que dans sa zone endémique il est persistant. Un autre facteur vient perturber son comportement : le vent excessif. A Madère les arbres les plus exposés perdaient leurs feuilles et leurs fruits.
Liste des variétés :
https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_cherimoya_cultivars
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