Il m’arrive de penser à la retraite et d’envisager de déménager. En tant que passionné de plantes tropicales, je réfléchis donc aux meilleurs climats. Le challenge est le suivant : identifier la zone septentrionale pouvant tolérer un maximum de plantes exotiques ! Dernièrement, on m’a parlé de l’Andalousie. C’est une région extrêmement favorable grâce à ses hivers doux. L’avantage de Malaga par rapport à Menton (le meilleur spot de la métropole), réside essentiellement dans les températures maximales en hiver qui autorisent toutes sortes de caprices ! J’ai vu des jardiniers planter des pieds de tomate à l’automne et des jaquiers (Artocarpus heterophyllus) en pleine terre ! Il y a quelques plantes “ultra tropicales” qui ne peuvent toutefois pas s’adapter : durian, noix de coco, mangoustan, arbre à pain, safou… Et encore, peut-être qu’en jouant sur des sélections poussant en altitude on pourrait y parvenir ? Mais à bien y réfléchir, et cela m’a été suggéré par un espagnol qui a posté un commentaire sur acclimatons Gijon dans les Asturies pourrait constituer un bon choix compte tenu de la douceur et des précipitations bien réparties. Cet espagnol clamait qu’il n’y gelait pas. J’ai consulté des archives météo et effectivement le gel y est absent depuis plusieurs décennies. Les plantations d’avocatiers devraient prochainement produire. Ces conditions sont certes favorables pour beaucoup de plantes, mais qu’en est-il pour les humains ? On se lasse vite de la grisaille.. Et les papayers périssent vite avec cet excès d’humidité en hiver.
Je vous propose de comparer le mois de janvier 2024 de ces trois stations :



L’amplitude thermique est importante pour Giron avec +2°C au plus froid. Dans les terres, il gèle probablement ! Menton n’est ni froid, ni chaud ; les plantes capables de se mettre en repos (bananier, cherimoya, avocatier) arriveront à s’en satisfaire. Enfin, Malaga grâce à des températures maximales plus élevées autorise la papaye et le jacquier, deux plantes que l’on a pas l’habitude de croiser à Menton !
En consultant les climats, je me suis arrêté sur le climat de Poti. Ce port en mer noire de Géorgie abritée par le Caucase (au sud du mont Elbrus à 5642m) jouit de bonnes conditions : une pluviométrie remarquable (2000 mm/an) et des températures douces. J’ignore comment cela se traduit sur le terrain, mais j’y verrai bien des avocatiers, agrumes et chérimoles ! En revanche, Baku qui se situe à la même latitude mais sur la côte Caspienne est continental avec 200 mm/an de pluie.

Dans le reste de la France, l’hiver 23-24 a été clément. Cela permet aux acclimateurs de tout bord de voir leur plantes fragiles passer cette épreuve haut la main avant de se développer de plus belle lors des beaux jours qui ne devraient plus tarder. Beaucoup voient dans le réchauffement climatique l’opportunité d’élargir le panel de fruitiers exotiques dans le jardin. Je pense que c’est une bonne idée, mais cet hiver doux porte quelques signes qui invitent également à la prudence. Nous avons évité que les flux de nord-est s’installent. Le mois de décembre où le froid a fait quelques assauts, n’a pas été dramatique car il y avait encore un peu d’inertie thermique…
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