Comme tout bon nîmois (d’adoption), j’ai un petit préjugé sur Montpellier, ville voisine et rivale ! Franchement, c’est une très belle ville agréable. Probablement plus tempérée par la mer proche, mais l’absence de vent donne une sensation de chaleur comparable (et il y a plus de moustiques !).
Première halte chez Yannick au marché des Arceaux. Son stand est à voir absolument puisqu’il importe des fruits andalous délicieux : mangues, bananes, avocats, fruits de la passion, litchi (deux variétés cultivées en Espagne)… J’y ai acheté des sapotes blanches, des sapotes Lucuma, mangues et fruit de la passion. Yannick vous accueillera avec un sourire radieux et vous conseillera sur ses différents produits.
Dans la vidéo, vous verrez deux variétés de sapote blanches. La petite, très proche de celle que je cultive au Mazet. Et une grosse, plus jaune qui est facilement 3 fois plus grosse (3 fruits par kilo environ).
Une petite précision : le vendeur appelle la plus grosse “sapote jaune”. Les noms vernaculaires ne sont pas toujours des exemples de pertinence. Mais dans ce cas, “sapote jaune” désigne généralement le canistel (Pouteria campechiana, en espagnol zapote amarillo).
Mais comment nommer ces deux sapotes blanches, si différentes ? La petite est – comme mes arbres – probablement issue de semis. C’est une variété non greffée. Tandis que la grosse est une variété sélectionnée. En Espagne, les variétés disponibles en pépinière sont “Pike” (chez Browkaw), et dans une moindre mesure Suebelle (qui est un croisement entre Casimiroa edulis x Casimiroa tetrameria) ainsi que Mc Dill. Je ne suis pas assez connaisseur en la matière pour déterminer la variété exacte, toutefois la présence d’amertume dans la peau exclue les variétés “modernes” de Californie (indisponibles en Europe).
Vers 13:00, j’ai fait une pause au jardin des plantes afin de gouter les deux sapotes. La petite et la grosse sont toutes les deux délicieuses et assez similaires finalement. L’amertume proche de la peau n’est pas du tout désagréable, bien au contraire ! Elle donne du relief à la saveur sucrée (rappelant la crème anglaise / chausson aux pommes et les flancs pâtissiers) du fruit. Les petits fruits n’avaient pas de noyau (juste le cartilage vide). Les yeux fermés, je ne saurais dire laquelle je préfère !
La saison de ces sapotes devrait s’interrompre fin septembre. Sachez toutefois que sous les tropiques, le Casimiroa edulis donne quasiment toute l’année (j’ai pu en manger en Avril à Madère). Je parlerai de la sapote Lucuma une fois que les fruits seront mûrs.
Je vous laisse découvrir le reste de mon périple en vidéo !
Au final, je garde un bon souvenir de la visite, Montpellier est une ville propre et très bourgeoise. De retour à Nîmes, je constate le retard de la capitale gardoise : des pistes cyclables discontinues, des chaussées défoncées, des transports en commun polluants et inadaptés, et des voitures individuelles partout… Toutefois, le côté bourgeois de Montpellier me rend mal à l’aise, depuis des siècles la ville concentre toutes les richesses au détriment d’une campagne qu’elle exploite et qu’elle méprise. J’ai l’impression de lire ce mépris ou cette insouciance dans chacun des visages croisés à Montpellier (notez que l’on peut dire la même chose sur moi !), jusque dans les allées du marché qui ressemble plus à un “spectacle de la marchandise” (Debord) qu’à une tradition populaire et paysanne.
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