Voici un fruit assez peu connu qui mérite pourtant toute notre attention. On l’appelle pomme du Mexique, Sapote blanche ou Sapote Blanco. Originaire du Mexique, la plante peut s’acclimater dans de nombreuses régions du monde. On la retrouve en Afrique, Asie, pourtour méditerranéen, Australie… Sa capacité d’adaptation est remarquable !
Description
Il s’agit d’un arbre au feuillage persistant. A l’âge adulte, il mesure plus de 10 m. Le bois de diamètre assez faible et ses branches élancées font que le sapotier blanc craignent les vents forts. Il n’est pas rare, qu’après un fort mistral je retrouve des rameaux par terre. Il peut vivre vieux (plus de 200 ans).
Le tronc est caractéristique : il est parcouru de petites taches claires singulières. Les feuilles alternes, composées palmées, ont généralement de 3 à 7 folioles (5 folioles majoritairement) elles forment un feuillage dense, original au “look” exotique.
C’est assurément un arbre très décoratif générant une ombre agréable. Le fruit est une drupe verte, pouvant à maturité prendre des teintes jaunâtres.
Rusticité
La sapote blanche fait parti de la famille des rutacées, tout comme les agrumes ! Dans son article consacré à la greffe de cette sapote (Le greffage de Casimiroa edulis La Llave. publié dans le journal d’agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, Année 1937) R. Jarry-Desloges évoque que lors de la vague de froid (hiver 1928-1929), les sapotiers d’Antibes et Nice avaient été rabattus au pied et étaient repartis de la base. Tandis que ceux de Menton n’avaient subit aucun dommage. Cet hiver froid (neige à Nice, -13°C à Marseille) présente les caractéristiques extrêmes où le flux est parfaitement aligné nord/sud et où l’air polaire recouvre notre pays.
Dans les conditions de mon jardin, je n’ai pas remarqué de différence notable entre les plantes très jeunes (semis de 1 an) et celles plus âgées (3 ans). En février 2018, avec -7 à -9°C (suivant les endroits de mon jardin) les sapotes ont été rabattues et ont repoussé quelques mois plus tard depuis le tronc. Sous les climats plus cléments (tels que Madère), la sapotier fleuri et fructifie tout au long de l’année (compter 5 à 7 mois entre la fleur et le fruit).
Au niveau de la rusticité, en fonction des sources, on estime que l’arbre supporte jusqu’à -4°C à -5°C. Attention cependant : dès qu’il gèle les jeunes pousses et les boutons floraux peuvent-être atteints. Enfin, les fruits ne supporte pas du tout le gel.
Il y a des spécimens âgés sur la riviera : Serre de la Madone, Jardin Hanbury, Val Rahmeh. Celui du jardin Hanbury aurait environ 140 ans.
Saveur controversée
La saveur ne fait pas l’unanimité. Certains trouvent le fruit fade ou amère. Il est vrai que le fruit mérite d’être cueilli bien mûr pour délivrer tous ses arômes. La texture est crémeuse ; de sorte que le fruit mûr est fragile et se prête difficilement à la commercialisation. Les variétés sélectionnées (en particulier provenant de Californie) produit de gros fruits très sucrés : Mc Dill, Pike, Suebelle…
“Son fruit est de belle apparence, son parfum, relativement faible, ne choque pas le palais des personnes qui le dégustent pour la première fois. Sa pulpe savoureuse, sucrée, aussi fondante qu’une crème, donne à la dégustation une impression nouvelle aux personnes qui n’ont pas séjourné dans les régions sub-tropicales.” toujours d’après R. Jarry-Desloges.
A mon avis, il s’agit de l’un des meilleurs fruits pouvant fructifier sous nos latitudes. S’il fallait faire un parallèle entre un met cuisiné et le Sapote Blanco, j’évoquerai le chausson au pomme !
Multiplication
La reproduction se fait le plus souvent par semis (les graines doivent être semées rapidement après dégustation). Les grosses graines produisent des plans vigoureux, prêt à être greffés au bout de deux ans (greffe de bourgeons d’après R. Jarry-Desloges). On peut également laisser le pied franc, il est assez fidèle à la plante mère.
Vivement conseillé !
Si l’on prend en compte le côté décoratif et exotique de la plante ainsi que son abondante production de fruits souvent savoureux, je ne peux que vous conseiller d’essayer sa culture. Les noyaux germent très facilement, et la plante connait peu d’agresseurs. Offrez-lui une bonne exposition ensoleillée à l’abri des vents violents car les jeunes branches fines sont fragiles.
Sources
https://www.persee.fr/doc/jatba_0370-3681_1937_num_17_186_5710
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02057477/document
https://uses.plantnet-project.org/fr/Casimiroa_edulis
https://www.meteopassion.com/almanach-meteo-du-14-fevrier.php#1123
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