L’avocatier de San Remo

Pourquoi ne pas s’intéresser à cette variété ? Je ne comprends pas pourquoi – d’une manière générale – on ne prête pas attention aux fruitiers d’Italie ? Je l’ignore. Tout le monde a les yeux braqués sur la péninsule ibérique dont les produits envahissent les étals de nos supermarchés et pépinières. Mais l’Italie ne doit pas être boudée par les acclimateurs ! A San Remo, proche de l’église orthodoxe, un magnifique avocatier trône. Les promoteurs immobilier voudraient bien avoir sa peau, mais l’arbre vénérable a un tel pouvoir d’attraction que nul ne pourrait l’arracher. Je me suis présenté deux fois à la mi-septembre sous sa frondaison. Plein de petits avocats mexicains étaient par terre. Deux ou trois jours plus tard, ils étaient mous et DELICIEUX ! La récolte doit débuter en Août. L’acclimateur consciencieux reconnaitrait les traits d’un avocat exceptionnel pour sa précocité. Le climat de San Remo n’est pas aussi chaud en hiver que celui de Malaga et les avocatiers ont du retard au printemps. Cette précocité est donc clairement exceptionnelle. A mon avis, ceux qui ont systématiquement transformé les semis de San Remo que je leur ai donné en porte-greffe ont probablement voulu jouer la carte de la sécurité. Je pense, pour ma part, que cet avocatier mérite toute notre attention : probablement en tant que bon mexicain rustique à -7°C au minimum ; sa précocité en fait un avocatier UNIQUE.

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3 réponses à “L’avocatier de San Remo”

  1. Avatar de lazzaret
    lazzaret

    Si on s’intéresse surtout aux végétaux espagnols pour l’acclimatation, ce n’est pas sans raison. Selon moi, et c’est peut-être pure croyance, l’accès aux produits espagnols est globalement plus simple.

    Je peux comprendre que beaucoup d’acclimateurs français soient géographiquement proches de l’Italie mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Les produits proposés dans le commerce, en dehors de la zone d’influence italienne proviennent majoritairement d’Espagne, il apparait donc logique quand on tente d’acclimater d’avoir les produits espagnols comme principale source d’approvisionnement, et de ce fait, les pépites potentielles d’origine italienne perdent en visibilité.

    Je pense enfin qu’il y a la barrière du langage. Même si les deux langues sont proches, l’espagnol reste encore une fois plus simple de compréhension immédiate que l’italien.

    Cela étant, Benoit, tu nous donnes un exemple avec cet avocatier, qu’on se trompe en se focalisant sur l’espagne. De fait, merci pour ce rappel fort utile.

  2. Avatar de Benoit Vandangeon
    Benoit Vandangeon

    Je pense que l’Italie (même si elle n’était pas encore réunifiée à l’époque) a joué un rôle important dans le commerce avec l’Amérique. Les italiens ont participé à sa diffusion sur le bassin méditerranéen. On apprend qu’à la fin du XIXème siècle, il y avait des avocatiers dans le Var, les Alpes Maritimes, La riviera, l’Algérie… Ces avocatiers ont subit un désintérêt (et une vague de froid pour ceux du Var). Pour une raison que j’ignore, peut-être des problèmes de transport (les mexicains murissent plus vite que les hybrides type Hass) ? Lorsque l’Espagne a voulu développer dans les années 60/70 sa culture, ils ont pioché dans les variétés sélectionnées Californiennes (principalement le Hass). Du coup, subsistent, en Italie essentiellement de vieux sujets isolés mexicains semés avant l’exploitation commerciale de l’avocatier.
    Ces sujets ont été ramenés par des amateurs de leurs voyages ?
    Il est rare que les vieux avocatiers continuent à produire (les arbres centenaires de la villa Hanburry ne sont pas généreux).
    Les multiplier par semis est une bonne idée car on continue à faire tourner la roue de la grande loterie génétique. Surtout que jusqu’à maintenant je n’ai jamais été déçu par un avocat de semis !
    Je pense qu’il faut toujours continuer de semer car c’est ainsi que la nature se renouvelle.

  3. Avatar de Lepanneur
    Lepanneur

    Si tu peux m’envoyer des noyaux en Bretagne, je suis prêt à essayer !
    A ce jour, je n’ai toujours pas pu me fournir en mexicains

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