La visite de l’avocateraie bio de Monika m’a beaucoup intéressé. L’agricultrice a une exploitation qui conjugue la production d’œufs (environ 1500 poules pondeuses, je crois) avec celle d’avocats. Cette année environ 600 kg de fruits ont été produits. Toutefois, l’agricultrice n’est pas pleinement satisfaite. La principale raison à mon sens est le sol : elle est parti d’un sol tassé où la couche arable avait été supprimée. Malgré une irrigation adaptée, les arbres ne poussent pas aussi vite qu’elle le voudrait. Notre petit groupe a émis pas mal d’hypothèses et de conseils. Dans ce cas de figure, il y a deux moyens d’agir : piloter la culture avec des actions curatives (compenser avec des minéraux, des traitements bio…) ou bien des actions préventives. On peut également jouer sur les deux tableaux… Je suis incapable de donner le moindre conseil structuré pour ma part, n’étant pas professionnel et pratiquant de manière amateur, je n’ai pas les mêmes contraintes. Je mesure avec le recul que je suis un adepte de la diversification, des expérimentations… Guy qui faisait parti des visiteurs a fait justement remarquer que les fientes de poules (qui aujourd’hui font le bonheur du voisin maraîcher) pouvaient être valorisées dans la culture d’avocatiers (une fois compostée, car c’est un engrais qui peut brûler certains végétaux). Dans le cas du jardin du Mazet toute la matière organique reste sur place, mieux j’apporte de la M.O. de l’extérieur. Non pas pour nourrir les plantes, mais nourrir la vie du sol. La façon naturelle d’absorption de l’eau et des nutriments est complètement ignorée dans l’agriculture moderne. On nourrit souvent les plantes comme un patient par perfusion. Les maladies, les carences des plantes devraient nous interroger sur l’écosystème.
Je note une similitude entre ses avocatiers et mon avocatier Hass du bureau, mon jeune arbre fleurit beaucoup, pousse peu et subit des brûlures de soleil. Face à cette situation je pense que je vais faire 4 choses :
– planter une grimpante pour apporter de l’ombre à mon avocatier (idéalement une Passiflora antioquiensis),
– apporter un mulch pour maintenir et développer la vie du sol,
– je ne m’interdis pas, si la vie du sol n’est pas suffisante de faire un léger travail du sol pour aérer,
– je pense que je vais supprimer quelques boutons floraux pour favoriser la pousse de bois.
Je ne suis pas sûr qu’un technicien agricole professionnel agisse ainsi ?
Mise à jour (commentaire de Monika) :
J’aimerai juste préciser que les sols étaient nourris régulièrement, soit par un apport de fumier (mouton, cheval) chaque automne soit avec un granulat de matière organique. Le mulch était jusqu’à maintenant déconseillé mais je compte en mettre une bonne couche fin printemps. L’utilisation de fiente de poules, même compostée, n’est pas sans risques pour des raisons variées (je m’en suis enseigne dans la recherche publiée aux USA)
Mise à jour :
Je profite de cet article pour rappeler mes expériences des avocatiers dans une bonne terre. Ces deux avocatiers Bacon n’ont jamais été arrosés (sauf à la plantation). Dans un sol riche, profond, les arbres sont autonomes. La nature est bien faite 🙂
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